Voies tzotzil de prise en charge des différends : Une anthropologie du droit au Mexique
Auteur / Autrice : | Akuavi Adonon Viveros |
Direction : | Étienne Le Roy |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Droit |
Date : | Soutenance en 2006 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Résumé
La régulation sociale d'un grand nombre de peuples ou de minorités qui évoluent dans le cadre d'une structure étatique dominante, met en évidence une problématique qui se noue au cœur de l'État, du droit et du multiculturalisme. Ce travail examine une dynamique complexe résultat d'impositions hégémoniques et de résistances identitaires. Les référents sociaux et institutionnels de différents mondes se croisent ainsi, dans la pratique des acteurs, dans une surprenante coexistence. Sans céder à une vision qui valoriserait davantage les principes du droit étatique et chercherait à ramener les acteurs à une application stricte de la loi, la réflexion s'oriente vers la porosité juridique qui relève de la convergence entre l'imposition institutionnelle de l'ordre étatique, la permanence d'un ordonnancement négocié dans la conception de la justice des populations indigènes et leur créativité pour assurer, dans de telles conditions, la régulation de leur vie en société. C'est dans ce cadre que le caractère endogène du règlement des différends dans deux villages indigènes des hautes montagnes de Chiapas, au sud du Mexique, prend tout son sens, l'argumentation juridique et la décision de justice rendent compte de ce jeu entre permanences, impositions et réinventions.