Âge et origine de la ride Tore-Madère
Auteur / Autrice : | Renaud Merle |
Direction : | Jacques Girardeau |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Géologie. Géochimie |
Date : | Soutenance en 2006 |
Etablissement(s) : | Nantes |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale mécanique, thermique et génie civil (Nantes) |
Partenaire(s) de recherche : | Autre partenaire : Université de Nantes. Faculté des sciences et des techniques |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
La ride Tore-Madère est un alignement de monts sous-marins de 1000×50 km orientée SSO-NNE, s'étendant du nord au sud depuis le massif de Tore, situé à 300 km à l'Ouest de Lisbonne, jusqu'à l'archipel de Madère. En raison de sa position le long de la première anomalie magnétique de l'océan Atlantique sur la marge Ibérique (anomalie J), la ride de Tore-Madère était considérée soit comme un marqueur majeur de l'initiation de l'accrétion de l'océan Atlantique soit comme la trace du point chaud de Madère. Aucune donnée pétrologique, géochronologique et isotopique sur l'ensemble de la ride ne permettait pas de corroborer ces deux hypothèses. Au cours de la campagne océanographique '' Tore-Madère '' en 2001, 40 dragages ont permis de collecter 1 tonne de roches magmatique sur 22 sites distincts. L'abondance des basaltes alcalins, des trachy-andésites et des trachytes dragués témoigne de l'importance du magmatisme alcalin dans l'édification de la ride Tore-Madère. Les données minéralogiques et pétrographiques sont en accord avec la nature alcaline des roches draguées. Les laves dont la perte au feu est inférieure à 5% sont modérément alcalines. Les basaltes de la partie sud de la ride Tore-Madère montrent des enrichissements en éléments les plus incompatibles et des anomalies positives en Nb caractéristiques des OIB (basaltes des îles intra-océaniques). Leurs spectres multi-élémentaires et de Terres Rares sont proches de ceux des basaltes de l'archipel de Madère et des basaltes HIMU de l'île de Sainte-Hélène. Les datations U-Pb faites sur sphène et zircon révèlent que le volcanisme est d'âge Crétacé supérieur (104,4-80,5 Ma) donc postérieur à l'âge de l'initiation de l'accrétion de la dorsale Atlantique sur la marge Ibérique (121-118 Ma). Les rapports isotopiques initiaux du plomb, du strontium et de l'Hf mesurés sur feldspath et zircon respectivement suggèrent que la source du volcanisme échantillonné est d'origine mantellique mais contaminée par le manteau lithosphérique continental de l'Ibérie. La présence de composantes héritées dans les zircons suggère la contribution d'un matériel issu de la croûte continentale dans la source des magmas. La persistance depuis 104 Ma d'un volcanisme alcalin dans l'Atlantique central-NE serait la manifestation en surface d'un point chaud qui émettrait des magmas de manière aléatoire dans le temps et l'espace. Au cours de leur remontée vers la surface, ces magmas seraient drainés par les discontinuités lithosphériques.