Le handicap en droit criminel
Auteur / Autrice : | Jean-Baptiste Thierry |
Direction : | Jean-François Seuvic |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Droit privé |
Date : | Soutenance en 2006 |
Etablissement(s) : | Nancy 2 |
Mots clés
Résumé
Le droit criminel est isolé au sein du dispositif général relatif au handicap qui tente d'intégrer pleinement les personnes handicapées à la vie en société. Il mène pourtant une action égalitaire qui protège les personnes handicapées contre les atteintes injustifiées dont elles peuvent être l'objet, que ceci se caractérise par la comission d'une infraction violente à leur encontre, d'une atteinte à leurs biens facilitée par leur faiblesse ou bien par un acte discriminatoire. Il n'existe toutefois pas de lien systématique entre le handicap d'une personne et l'existence d'une situation de faiblesse : les handicapés peuvent également commettre des infractions, ce qui contraint le droit criminel à adapter la réponse pénale si le besoin s'en fait sentir : des aménagements de la responsabilité pénale sont envisageables , les règles procédurales ne peuvent pas être totalement identiques à celles qui s'appliquent aux valides et l'execution de peine peut suivre des modalités particulières. Enfin, le droit criminel à vocation à sanctionner des comportements qui causent ou aggravent la situation de handicap. Ainsi, le diagnostic prénatal, le diagnostic préimplantatoire, l'assistance médicale à la procréation, l'interruption de grossesse sont des actes médicaux qui sont appréhendés par le droit pénal, en raison de leur caractère invasif et de leurs implications eugéniques. De même, l'irrespect des règles de construction relatives à l'accessibilité architecturale est sanctionné pénalement. Le handicap n'est pas appréhendé de manière uniforme par le droit pénal et les mécanismes fondamentaux de celui-ci s'en trouvent malmenés