Thèse soutenue

Les obstacles juridiques à l'information du juge en matière civile

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Auteur / Autrice : Nathalie Noirjean-Perru
Direction : Gilles Goubeaux
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Droit privé
Date : Soutenance en 2006
Etablissement(s) : Nancy 2

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Parce qu'ils sont au cœur de conflits (vérité et légitimité, information et secret) et trouvent leur origine dans des dispositions de fond et de procédure, les obstacles juridiques à l'information utile du juge en matière civile sont nombreux et variés. Evolutifs, ils s'adaptent aux besoins de la Société et sont soumis à l'influence conjointe des progrès de la science (biologie et informatique) et des Droits de l'homme. Dans un premier temps, il faut tenter de procéder à leur identification. Pour ce faire, nous démontrons que la notion de faute permet de les départager. Sont des obstacles reposant sur la faute, la carence (des parties ou des tiers qui ne délivrent pas au juge en temps utile l'information pertinente qu'ils ont les moyens de fournir), ainsi que les preuves illicites. Certains obstacles découlent alors du principe de l'exigence de préconstitution d'une preuve littérale ; d'autres d'une administration illégale ou déloyale de la preuve. Ce qui est l'expression la plus aboutie du caractère mixte du système probatoire français. Quant aux obstacles indépendants de l'idée de faute, ils sont moins répandus mais tout aussi diversifiés (impossibilité de se déplacer, de se procurer une preuve littérale de l'acte, preuve diabolique, refus légitime d'informer le juge). Parmi eux, le motif légitime entendu comme une raison de principe, concernant personnellement celui qui l'invoque, est au centre des conflits entre information du juge et principe de l'inviolabilité du corps humain, droit au respect de la vie privée, secret des affaires, secrets professionnels. Parce qu'il s'agit d'un litige et que le juge doit le trancher sous peine de déni de justice, il faut dépasser la phase d'identification. Dans un second temps, il convient d'envisager les mécanismes correcteurs (correctifs à l'insuffisance d'information et traitement juridique de la fausse information) et sanctionnateurs (sanctions pécuniaires, procédurales, et probatoires) à la disposition du juge