Auteur / Autrice : | Sébastien Cauquil |
Direction : | Jean-François Durand |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature française. Centre du XXe siècle |
Date : | Soutenance en 2006 |
Etablissement(s) : | Montpellier 3 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Giono, « l’artisan d’images », a, depuis ses premières œuvres, accordé une importance capitale au spectaculaire et pour ce faire à la mise en scène du texte ; or, cette théâtralisation du récit ne prendra toute sa dimension qu’après la seconde guerre mondiale avec les Chroniques romanesques. En effet, la théâtralité met en relief un véritable travail de dramaturgie romanesque ainsi que la mise en scène de la création artistique dont les coulisses nous sont dévoilées par le romancier lui-même dans Noé en grande partie. Toutefois ne nous y trompons pas, la théâtralité des « œuvres de braise » ne se confond pas avec celle des ouvrages de jeunesse car Giono a triomphé de l’enchantement lyrique ; il dénonce tout en la glorifiant l’illusion du monde et de la fiction. L’écrivain en adoptant « le point de vue de Sirius » nous offre un « spectacle d’écriture », pour reprendre deux expressions gioniennes, où règnent l’ironie et le divertissement avec son versant négatif, l’amertume. Aussi la théâtralité révèle-t-elle plusieurs strates puisqu’elle procède à la fois de l’ironie mais aussi de sources littéraires disparates qui ancrent la théâtralité dans un vaste espace culturel dans lequel dialoguent, entre autres, Eschyle, Sophocle, Euripide, Shakespeare. D’ailleurs ces deux pôles, grec et shakespearien, animent la création romanesque tant au niveau thématique que structural en tant que constantes d’écriture, apolliniennes et dionysiennes. Le thème baroque du grand théâtre du monde alimente aussi dans ces chroniques une théâtralité riche en personnages-comédiens qui portent masques et costumes dans un univers métamorphosé en un gigantesque décor théâtral, erratique et coruscant.