L'épique dans l’oeuvre de Victor Hugo
Auteur / Autrice : | Jean-Pierre Vidal |
Direction : | Pierre Citti |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature française |
Date : | Soutenance en 2006 |
Etablissement(s) : | Montpellier 3 |
Résumé
Au-delà de ses seules épopées, le caractère épique de l’écriture de Hugo est unanimement reconnu : cette étude tente d’expliquer cette prégnance de l’épique. L’épique, et non l’épopée, tant Hugo refuse tout cloisonnement générique, en particulier dans le cas de l’épopée, puisque la totalisation épique concerne aussi bien le champ de la représentation, élargi jusqu’à l’immensité cosmique, que la fusion des genres. Une réflexion sur la généalogie épique de Hugo semble donc pertinente pour cerner les enjeux esthétiques et idéologiques de sa relation aux paradigmes du genre, Homère restant malgré tout le plus cité. Cet axe permet en outre d’associer épique et grandeur, mais une grandeur que Hugo cherche à démocratiser. Naît de ce fait une crise de l’épique : la transformation de critères morphologiques (longueur, narrativité) ou narratologiques (refus de l’impersonnalité) est le révélateur d’une mise en cause beaucoup plus fondamentale des « valeurs » épiques (le sublime par exemple), surtout après le coup d’Etat de Napoléon III, catalyseur d’une satire de l’épopée traditionnelle. La dénonciation de la guerre, jugée archaïque et mortifère, en est le signe fort. Toutefois, la position hugolienne est plus complexe, et son projet épique plus ambivalent que l’annonce d’une nouvelle épopée, dans William Shakespeare, ne pourrait le laisser penser. La prégnance de l’épique et les tensions qu’elle révèle (par rapport à des formes comme l’idylle notamment) ne sont-elles pas en fait l’indice d’une vision du monde ambiguë, où le combat, élargi aux dimensions cosmiques, reste matriciel ?