Patronymes et prénoms dans la société du Nordeste brésilien : études anthropologiques des transformations en cours
Auteur / Autrice : | Francisco José De Souza |
Direction : | François Laplantine |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie et anthropologie |
Date : | Soutenance en 2006 |
Etablissement(s) : | Lyon 2 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Il s’agit d’une recherche sur les prénoms et les patronymes réalisée au Nordeste du Brésil, qui débouche sur les questions relatives à la colonisation et à son évolution. A partir de la dénomination nous abordons les questions concernant à la « délatinisation » ou de à la« re-latinisation » des terres dénommées « Amérique Latine ». Le prénom oscille selon la mode et les générations. Le patronyme, quant à lui, est la racine sur laquelle viennent se greffer les prénoms de toute origine de cette société pluriethnique. Le patronyme lusitanien est la frontière sonore qui indique d’où vient et où commence l’influence portugaise sur la terre des Arabutans dénommée Brésil. L’analyse anthropologique à partir de la dénomination essaie de dégager les contradictions engendrées par le modèle de dénomination introduite par les Portugais. En suivant la bande sonore lusitanienne érigée par les patronymes, nous revisitons l’histoire des premiers Portugais ou, plus précisément celle des Marranes. Ces Lusitaniens qui, au service de la couronne portugaise, sont partis pour bâtir les premiers hameaux loin du regard de l’Eglise Catholique Ibérique Inquisitoriale. La dénomination portugaise conquérante introduite sous les latitudes que le mot brésil englobe effacera ou mettra en lecture seule celle des autochtones, mais connaîtra également son revers de fortune. En effet, prénoms et patronymes attaqués par la dérision seront exposés au ridicule. Sans trop savoir le pourquoi de la nécessité d’une dénomination kilométrique utilisée par les Portugais, beaucoup des gens vont l’utiliser pour envoyer un message viager humoristique, élogieux ou destructeur, dans les noms et prénoms donnés aux enfants. Des messages comme ceux contenus dans le nom Adolfo Hitler de Oliveira, dans Voltaire du Cœur de Jésus, ou alors dans Voltaire le Revolté de France. En analysant les signes qui composent les prénoms, nous avons répertorié les signes K, Y, W, dits « signes proscrits » de l’alphabet portugais, aujourd’hui utilisés par les donneurs de prénoms comme des signes-paillettes pour embellir les prénoms et indiquer de quel côté se trouve le centre d’orientation des donneurs des prénoms. Les signes K, Y, W sont des signes eurasiens, plutôt septentrionaux que méridionaux. Ce fait indique dans quelle direction les personnes interrogées, dans l’enquête réalisée pour cette étude placent leurs aspirations.