Conséquences du parasitisme sur la dynamique des populations d'hôtes : exemples d'agents abortifs dans des populations de chamois (rupicapra rupicapra) et d'Isards (Rupicapra pyrenaïca)
Auteur / Autrice : | Maryline Pioz |
Direction : | Emmanuelle Fromont, Marc Artois |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Biométrie |
Date : | Soutenance en 2006 |
Etablissement(s) : | Lyon 1 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
En montagne, les espaces protégés sont des lieux où la densité d'ongulés sauvages est souvent importante. En raison de l'usage pastoral traditionnel des prairies d'altitude, ce sont également des lieux fréquentés par les troupeaux d'ongulés domestiques. Cette coexistence estivale d'ongulés domestiques et sauvages dans les alpages préoccupe les gestionnaires de la faune. En fréquentant les mêmes sites de pâture ou de repos, les deux groupes d'espèces peuvent échanger des agents pathogènes. Mon travail de doctorat cherche à évaluer l'influence potentielle de parasites sur la dynamique de deux populations de chamois en prenant en compte les facteurs connus pour influencer la survie ou la fécondité de ces animaux. La dynamique d'une population dépend de facteurs internes et de facteurs externes définissant les conditions environnementales dans lesquelles la population évolue. Dans le cadre de ce travail, nous nous sommes intéressés à deux types de facteurs externes : les conditions météorologiques et les variables épidémiologiques concernant quatre agents pathogènes. Ces quatre agents, trois bactéries : Salmonella spp. , Chlamydophila spp. Et Coxiella spp. Ainsi qu'un Pestivirus sont fréquents chez les ruminants domestiques et responsables de troubles de la reproduction. En utilisant les méthodes d'analyse des données de la biologie des populations (modèle linéaire généralisé et Capture-Marquage-Recapture), nous avons recherché l'existence d'un lien entre la présence d'anticorps ou la séroprévalence et les paramètres démographiques des populations étudiées. Dans la population de chamois des Bauges, la fécondité des femelles dépend, outre les facteurs déjà connus, des conditions météorologiques de l'année et de la fréquence de chacune des trois infections bactériennes, montrant un effet additif de ces infections. L'effet direct des bactéries ne peut être montré que pour Salmonella, la question reste donc ouverte en ce qui concerne les autres bactéries. Chez les isards de la population d'Orlu, les variations interannuelles de la survie sont expliquées de façon satisfaisante par le statut sanitaire de la population, bien que d'autres hypothèses ne puissent pas être écartées. Nous avons également étudié la dynamique de l'infection à Pestivirus en élaborant le schéma de transmission de cet agent pathogène récemment identifié dans plusieurs populations pyrénéennes. En conclusion, des indicateurs indirects comme la sérologie sont utiles pour décrire le statut sanitaire des populations hôtes. Nous montrons que, à côté de l'effet des conditions environnementales, les bactéries abortives étudiées expliquent la fécondité des hôtes, et que le statut sanitaire est lié à leur survie. Ce travail contribue à montrer le rôle significatif du parasitisme dans la dynamique des populations hôtes