Thèse soutenue

Conséquences de la chasse et des contraintes environnementales sur la démographie des populations d'ongulés : l'exemple du mouflon méditerranéen (Ovis gmelini musimon x Ovis sp.) en France et de l'élan (Alces alces) en Norvège
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Auteur / Autrice : Mathieu Garel
Direction : Jean-Michel GaillardDaniel Maillard
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Écologie évolutive des populations
Date : Soutenance en 2006
Etablissement(s) : Lyon 1

Mots clés

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Résumé

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A l’heure actuelle, de nombreuses populations de vertébrés sont soumises directement ou indirectement à des pressions anthropiques. Le but de ce mémoire est de montrer les implications de telles pressions sur la dynamique des populations d’ongulés, en plus des facteurs de variation environnementale classiquement reconnus, comme le climat ou la qualité de l’habitat. Nous présentons ici deux études de cas : le mouflon méditerranéen (Ovis gmelini musimon × Ovis sp. ) en France et l’élan (Alces alces) en Norvège. Notre travail sur le mouflon s’est appuyé sur une étude à long terme (30 ans) d’une population située dans le sud de la France (Hérault). Pour l’élan, nous avons conduit une étude comparative de plusieurs populations évoluant dans des habitats très contrastés répartis en Norvège le long d’un gradient latitudinal. Après avoir mis en évidence dans notre étude sur le mouflon les avantages et les limites de méthodes classiquement utilisées pour le suivi des populations d’ongulés, nous montrons que la dynamique de cette population est influencée à la fois par (1) la fermeture généralisée des habitats suite à la déprise pastorale obligeant les mouflons à utiliser des ressources sous-optimales, (2) la chasse sélective pratiquée sur les mâles à trophée, (3) l’histoire récente des individus à l’origine de la population, ainsi que (4) la sécheresse estivale. Ces processus sont respectivement responsables d’une diminution de la qualité phénotypique (poids, trophée) des mouflons (processus (1) et (2)), des variations de performances reproductives des femelles (processus (3) et (4)) et de la mortalité estivale des agneaux (processus (4)). Chez l’élan, nous montrons que le dimorphisme sexuel de taille (DST) augmente avec une saisonnalité environnementale croissante, sans doute à cause d’une meilleure qualité des ressources lorsque la saison de végétation est plus courte mais plus intense. La chasse sélective contre les mâles intervient elle aussi sur le DST en causant une diminution de la proportion de mâles adultes dans la population. Les jeunes mâles participeraient alors davantage à la reproduction, ce qui affecterait en retour leur croissance. Les résultats obtenus à partir de ces deux études de cas, conduites à des échelles spatiales différentes, mettent en évidence l’existence de caractéristiques inhérentes aux populations exploitées. Au même titre que les contraintes environnementales sous lesquelles elles évoluent, nous démontrons que l’Homme peut influencer fortement la démographie de ces populations