Un simple dédoublement : le double dans le roman du XXe siècle
Auteur / Autrice : | Cécile Kovacshazy de Rigyicza |
Direction : | Sylvie Thorel-Cailleteau |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Lettres modernes |
Date : | Soutenance en 2006 |
Etablissement(s) : | Lille 3 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Au XIXe siècle, irradiant d'Allemagne (E. T. A. Hoffmann) vers tout l'Occident, le double connut une fortune telle qu'il atteignit le statut de cliché littéraire. Au XXe siècle, le double est toujours vivace mais de façon radicalement différente : de romantique fantastique qu'il était jadis, il vise à développer une discursivité réaliste. Ce questionnement sur l'identité engendre de nouvelles formes de récits : la nouvelle romantique laisse place à de longs textes sans fermeture où le discursif l'emporte sur le narratif. Ce qui, pour cette étude, pourrait sembler au départ un simple thème devient une poétique du double. Et si la critique littéraire s'est jusqu'à présent largement consacrée au double dans la littérature romantique, il n'existait pas encore de perspective synthétique sur le dédoublement littéraire au XXe siècle, pourtant essentiellement différent. L'étude comence par poser les caractéristiques du double romantique et montrer la brèche qu'ouvrent Dostoïevski et Stevenson, pour ensuite développer les différentes façons par lesquelles la figure vise à être mise à mort à la fin du romantisme : par un discours rationalisant chez Freud, par une parodie de la tradition chez Nabokov, par une absence revendiquée du motif chez Aragon. Cette diversité des réponses intertextuelles permet de proposer une typologie du dédoublement, fondée sur les quatre grands mythes gréco-romains du double : Castor et Pollux, Sosie, Tirésias et Narcisse. La dernière partie de l'étude montre les spécificités narratologiques de la figure du double moderne : une inflexion vers une intériorisation de la duplication ainsi qu'une esthétique du décentrement soutenue par un personnage incognito et une narration lyrique. En conclusion, je souligne la teneur narcissique (sans connotation péjorative) du double au XXe siècle : Narcisse évince Echo. L'étude s'achève par une proposition de glossaire du double