Les images du paradoxe dans les œuvres complètes d'Emilio Prados
Auteur / Autrice : | Juan Carlos Baeza Soto |
Direction : | Danièle Miglos |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Espagnol |
Date : | Soutenance en 2006 |
Etablissement(s) : | Lille 3 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
La poésie d'Emilio Prados (1899-1962) teinte de paradoxes et de contradictions la réflexion sur le monde. Elle est le témoin compromis entre l'image et sa fuite. L'étude du paradoxe n'est pas une synthèse additive, mais une synthèse complexe et globale, qui fait concourir l'ensemble des sens dans l'établissement de la connaissance, ainsi que dans la définition d'une critique à l'égard de la vérité. Ainsi, le paradoxe pradien de��nonce l'hypertrophie de la conscience, qui refuse la simplicité des choses et les ombres phénoménologiques des objets, c'est-à-dire leur fêlure intrinsèque, qui aboutit à une déchirure de l'image. La poétique pradienne va donc résister à se dire en tant qu'image, parce qu'elle s'enracine dans le flou de la forme et des nuances, s'opposant, par conséquent, au regard positiviste hérité de la mimesis et d'un rapport de supériorité à l'égard de la nature. Prados situe son regard dans l'espace et le temps, il se place du côté de la déficience et nourrit sa perception de variations, d'impermanence et de discontinuité. La forme tellurique accomplit l'incarnation de l'invisible et refoule la prédominance du concept au sens strict et de l'idée comme signe pur et inhumain. La poétique de Prados va intégrer l'étude philosophique de Platon et de Martin Heidegger dans la recherche d'une pensée matiériste qui lutte contre une hypertrophie de la parole (la communication) : l'ombre de l'humain surgit alors au cœur d'une étreinte avec le devenir