Thèse soutenue

Echanger et argumenter : les dimensions politiques du gouvernement des universités françaises

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Auteur / Autrice : Stéphanie Mignot-Gérard
Direction : Christine Musselin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance en 2006
Etablissement(s) : Paris, Institut d'études politiques

Résumé

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La thèse analyse les modes de gouvernement des universités françaises à la fin des années 1990. Dans la première partie sont étudiés les rapports de coopération bilatéraux que le président entretient avec les directeurs d’UFR, les responsables administratifs et les instances, ainsi que les interactions entre ces trois groupes de relations. La conception collective du gouvernement qui est développée dans la thèse permet d’une part de dégager des régularités endogènes dans l’articulation des trois filières d’autorité composant la structure de direction d’une université. Elle révèle d’autre part l’existence de trocs multiplexes entre le président et ses alliés qui concourent à la stabilité des construits relationnels formant le gouvernement de l’université. La seconde partie est consacrée à l’étude de l’élaboration et de la mise en œuvre des politiques d’établissement. On y met d’abord en avant la double ambivalence de ces politiques : d’un côté, elles visent une rationalisation gestionnaire mais aussi une plus forte intégration organisationnelle ; de l’autre, elles reflètent la plus forte autonomie des établissements tout en étant des « traductions » des politiques ministérielles. On souligne ensuite les résistances que la communauté universitaire oppose aux projets présidentiels mais on montre également que les politiques d’établissement produisent des effets sur les comportements des enseignants-chercheurs. L’analyse indique finalement que le leadership à l’université relève d’un art politique délicat et fragile du fait des caractéristiques intrinsèques de l’organisation, des ressources sociales et argumentatives des universitaires.