Thèse soutenue

La poésie ''personnelle'' castillane dans sa préhistoire : le ''dezir'' à l'époque de Jean II (1406-1454) : définition et poétique d'un genre ''cancioneril''

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Auteur / Autrice : Sara Ortega-Sierra
Direction : Vincent ServeratBernard DarbordLuce López-Baralt
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études hispaniques et hispano-américaines
Date : Soutenance en 2006
Etablissement(s) : Université Stendhal (Grenoble ; 1970-2015) en cotutelle avec Universidad de Puerto Rico (Rio Pedras, Porto Rico)

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Notre étude propose une nouvelle définition d'un genre poétique du bas Moyen Age : le dezir, dont l'avènement, l'apogée et la disparition ont lieu durant le règne de Jean II de Castille (1406-1454). L'originalité du dezir réside tant dans sa ''varietas'' comme dans son caractère ''camaléonesque'' : en effet, aucun thème ou ton ne sont hors de portée pour un ''dezidor''. De par ce fait, le dezir ne peut être défini par aucun critère thématique, et, à ce jour, la critique hispaniste n’a pu le définir de manière satisfaisante. Ce travail adopte donc un prisme analytique ''poiétique'', lequel consiste à établir une série de critères ''formels'' dominants du genre, et, associer ces derniers avec des critères thématiques subsidiaires. Le dezir idéal semble donc obéir à quatre règles : 1) il n’est pas destiné à être chanté, mais récité, et, surtout, lu ; 2) il est énoncé en je (contingent ou idéalisé) ; 3) il est porteur d'un enseignement doctrinal ou moral ; 4) il joue avec la discontinuité (il nomme et dénombre) ; 5) il est narratif ; et, finalement, 6) allégorique. Il s'agit-là, bien sûr, de critères poétiques idéaux, mais la réalité du corpus textuel est bien différente. En effet, il existe trois sous-genres du dezir qui échappent à ces règles : le dezir humoristique, le dezir épidictique (qui censure ou encense le temps présent), et le dezir lyrique. Cependant, il existe un critère formel qui englobe et unifie toutes les avatars de ce genre protéiforme : l'énonciation en je, puisque le dezir est, avant tout, une nouvelle modalité d'écriture : le dezir est poésie au sens strict du terme. Le premier vagissement de la poésie ''personnelle'' en Castille.