Le roman d'Alexandre Dumas père : une poétique du merveilleux
Auteur / Autrice : | Julie Anselmini |
Direction : | Lise Queffélec-Dumasy |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature française |
Date : | Soutenance en 2006 |
Etablissement(s) : | Université Stendhal (Grenoble ; 1970-2015) |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Dumas recourt abondamment aux formes traditionnelles du merveilleux (le merveilleux païen, chrétien, le féerique hérité du conte, la magie, les monstres et les prodiges), qu'il adapte au goût moderne tout en jouant sur la nostalgie d'une croyance en la sacralité du monde. Il s'empare aussi de mythes contemporains comme le progrès illimité des sciences, la toute-puissance de l'argent ou le charme de l'Ailleurs, il contribue fortement à modeler la figure du surhomme et il arpente le terrain encore largement inexploré des états psychiques hors normes. Lié au projet de réenchanter un monde sénescent, le choix du merveilleux sert l'efficacité narrative et démultiplie le plaisir du lecteur. Pris au piège d'un roman qui lui renvoie indéfiniment le spectacle de son émerveillement, celui-ci est cependant convié à réfléchir aux dangers du ravissement romanesque. Enfin, si le roman veut ensorceler le lecteur, c’est pour l'émanciper : en ressuscitant magiquement une histoire dont il révèle le sens politique, et en créant un légendaire visant à célébrer et à fonder, le merveilleux le guide vers une société idéale que les pouvoirs prophétiques du surhomme font surgir ici et maintenant. Au cœur de la poétique dumasienne, le merveilleux est l'expression efficace d'une vision et d’un engagement.