Les associations d'anciens déportés en Isère : 1945-1995
Auteur / Autrice : | Karin Dupinay-Bedford |
Direction : | Éric Vial |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance en 2006 |
Etablissement(s) : | Université Pierre Mendès France (Grenoble ; 1990-2015) |
Mots clés
Résumé
Les Isérois survivants des camps de concentration et d'extermination rentrent dans le département dès mai juin 1945, espérant retrouver leur place dans la société. Mais cette attente est vite anéantie par une société qui ne pouvait pas les comprendre malgré une préparation minutieuse du retour des Absents. Cette incompréhension déclenche l'union des anciens déportés dès leur retour au sein de l'ADIRP Isère. Si l'acte répond à des demandes précises en droits, en pensions et en reconnaissance, l'essence même de ce groupe d'obédience communiste porte en lui les différents éléments qui vont diviser les survivants, les orienter politiquement et les mettre en valeur. Trois autres associations voient le jour : l'Amicale du 11 novembre 1943 pour les rescapés de la rafle, l'ADIF Isère pour les opposants au communisme, l'Amicale d'Auschwitz pour les survivants juifs. Deux orientations majeures sont développées par ces associations : d'abord des revendications pour accéder à des droits concernant la prise en charge financière et médicale des déportés, ceci pour les trois premiers groupes qui ne cessent jamais de se heurter dans ce qui constitue une course à la reconnaissance pendant quarante ans. Ensuite, le travail de la mémoire. Ce dernier est l'objet d'une intense réflexion qui déclenche une structuration mémorielle basée sur le fait commémorative, l'exposition, le témoignage, le fait muséal avec toujours en arrière-plan un militantisme de circonstance. Ainsi, l'étude des associations d'anciens déportés est une histoire d'anciens combattants, une histoire de la Résistance et de l'engagement, douloureuse par la mémoire portée et transmise, une histoire politique et sociale.