Des femmes dans les entreprises du bâtiment : une innovation en clair-obscur
Auteur / Autrice : | Stéphanie Gallioz |
Direction : | Jean-Pierre Durand |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie du travail et des rapports sociaux de sexe |
Date : | Soutenance en 2006 |
Etablissement(s) : | Evry-Val d'Essonne |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
La recherche repose sur l’étude de l’entrée de femmes dans les entreprises du bâtiment. Ce secteur d’activité se présentant comme un bastion masculin, l’entrée de femmes, en particulier sur les métiers de chantier, ne va pas de soi. Dans ce contexte, quelles sont les conditions sociales, politiques, économiques qui ont rendu pensables et possibles ces destinées particulièrement improbables de femmes dans le bâtiment ? L’entrée de femmes dans un secteur séculairement masculin peut être analysée comme une construction sociale. L’objectif est donc de démontrer comment cela se construit et à partir de quelles réalités. Nous inscrivons notre analyse sous l’angle des rapports sociaux de sexe permettant de penser dans une vision dynamique les oppositions de genre. Ces oppositions sont également inscrites dans des contradictions et des luttes de classes sociales. La thèse soutenue est alors celle de la démonstration que la différence sexuelle, qui avait jusque là servi à exclure les femmes du bâtiment, peut désormais être utilisée pour construire, déconstruire et/ou reconstruire une certaine hiérarchie des pouvoirs (économique, social, symbolique). Cette hiérarchie est la réponse à la confrontation des intérêts revendiqués par les employeurs et les salariés. Ces revendications ne portent pas seulement sur les conditions de travail et les rémunérations, mais aussi sur la ''modernisation'' du secteur et du sens qu’on lui donne, la mobilité ou la précarité. De ce fait, l’introduction de la mixité par le biais de la féminisation peut être analysée comme un acte politique. Car l’usage fait, par les représentants syndicats patronaux et les chefs d’entreprise, de la féminisation apparaît comme une politique de normalisation des comportements des ouvriers du bâtiment.