Thèse soutenue

L' Arc de Triomphe de l' Etoile : construction et appropriation d'un lieu patrimonial (1806-1945)

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Auteur / Autrice : Isabelle Rouge-Ducos
Direction : Jean-Michel Leniaud
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire de l'architecture
Date : Soutenance en 2006
Etablissement(s) : Paris, EPHE
Partenaire(s) de recherche : autre partenaire : École pratique des hautes études (Paris). Section des sciences historiques et philologiques
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Jacques-Olivier Boudon

Résumé

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L'étude de la création et de la réception de l'Arc de l'Etoile permet de démontrer comment ce monument a intégré le patrimoine français. Comment est-il passé du statut de monument napoléonien à l'emblème de la République? L'histoire de sa lente construction, remise en cause du premier Empire à la monarchie de Juillet, révèle la difficulté de chaque régime à hériter de l'Arc. Son iconographie le transforme en manifeste impérial puis royaliste, enfin en monumeny historique de la Révolution et de l'Empire à la gloire de la monarchie institutionnelle. La genèse de l'Arc témoigne du primat de l'archéologie dans la création architecturale néo-classique et du renouveau esthétique en sculpture des années 1820-1830. La République s'appropria le monument par les fêtes militaires du 14 juillet et grâce à la diffusion de l'image de la Marseillaise de Rude. La Grande Guerre renforça le consensus autour de l'édifice et sa fonction religieuse, l'Arc devenant un autel de la patrie avec le cérémonial de la Flamme et celui du 11 novembre. Monument de la guerre civile, il fut disputé entre différentes factions de Français: l'arc des Communards s'opposa au Mont-Valérien des Versaillais; les résistants de la France Libre, les collaborationnistes et le représentants de Vichy, chacun à leur manière, tentèrent de capter l'édifice par un usage direct, par son image ou sa flamme. L'édifice du nationalisme français fut occupé par les vainqueurs de la France en 1814, 1815 et 1870, et fut encore le théâtre de la relève quotidienne des troupes allemandes de 1940 à 1944. L'appropriation gaulliste du monument permit d'effacer cette mémoire d'humiliation et de discorde