Thèse soutenue

Evolution des systèmes sociaux : atouts et contraintes de la vie en groupe chez le gorille

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Auteur / Autrice : Damien Caillaud
Direction : Michel Raymond
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Evolution et biologie des populations
Date : Soutenance en 2006
Etablissement(s) : École nationale supérieure agronomique (Montpellier ; 1960-2006)

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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La majorité des primates diurnes vivent en groupe. Ce type de système social évolue primitivement en réponse à de nombreux facteurs écologiques, incluant notamment la pression de prédation et la répartition spatio-temporelle des aliments. Conjointement, une nouvelle composante de l’environnement apparaît : l’environnement social, générant de nouvelles contraintes face auxquelles les espèces grégaires développent de nouvelles adaptations. Le gorille de plaine de l’Ouest (Gorilla gorilla gorilla) vit principalement en groupes reproducteurs, invariablement composés d’un unique mâle adulte (« dos argenté »), de femelles adultes et d’individus immatures. Ces derniers émigrent en général à la puberté, rejoignant d’autres mâles adultes, ou bien, dans le cas de certains jeunes mâles, devenant solitaires. Ce système social impose un sexe-ratio opérationnel fortement biaisé en faveur des mâles, ce traduisant par une forte compétition entre mâles pour l’accès aux femelles. En mesurant différents traits morphologiques des dos argentés d’une population de plus de 360 gorilles de République du Congo, nous montrons une influence de plusieurs traits dimorphiques sur la taille des harems, dont le mécanisme probable est le choix des femelles. Ce choix pourrait s’effectuer lors de rencontres agressives entre mâles. Vivre en groupe entraîne également l’apparition de coûts, tel que la facilitation de la transmission de certains parasites. Lors d’une épidémie due au virus Ebola, nous avons estimé et comparé les taux de mortalité des gorilles solitaires et des gorilles vivant en groupe. Ces derniers apparaissent effectivement plus sensibles. Lors de telles catastrophes, système social et chutes démographiques interagissent vraisemblablement, accroissant à court terme le risque de disparition des populations. Les conséquences à long terme sont le résultat du système social et des traits d’histoires de vie propres à l’espèce. Dans le cas du gorille de plaine, ces traits sont difficiles à mesurer directement, ce qui nous a conduit à proposer et tester l’intérêt de l’utilisation de données transversales de structure de population. Ces connaissances sont indispensables à la mise en œuvre de mesures de protection efficaces de l’espèce.