Thèse soutenue

Caractérisation préliminaire du commensalisme de Lactobacillus johnsonii dans l’intestin de la souris : du phénotype au génotype

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Auteur / Autrice : Emmanuel Denou
Direction : Jean-Michel Panoff
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences agronomiques, biotechnologie agro-alimentaire
Date : Soutenance en 2006
Etablissement(s) : Caen

Résumé

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Le tractus digestif des mammifères est composé d’une microflore dont la complexité limite l'analyse interactive. Les modèles animaux mono-associés permettent l'étude de l’interaction entre une bactérie et son hôte et non celle entre bactéries. Celle-ci est essentielle pour comprendre les processus de persistance et de coopération/compétition dans l’intestin. Le travail présenté dans ce mémoire correspond à l'identification de facteurs régissant la colonisation et les interactions de trois bactéries commensales : Escherichia coli, Lactobacillus johnsonii et Bifidobacterium longum. Après la détermination de la distribution anatomique de ces micro-organismes dans le tube digestif, ce microcosme a été volontairement perturbé par l’introduction de trois autres souches d’ Escherichia, Lactobacillus ou Bifidobacterium. Les transcriptomes de Bifidobacterium longum et de Lactobacillus johnsonii isolés de différents segments intestinaux ont été comparés et les résultats de cette analyse confirment la théorie des niches nutritionnelles. Pour persister dans le tractus gastro-intestinal, une bactérie doit développer un taux de réplication et des activités métaboliques en conséquence. Cependant, l’importance environnementale de certains gènes ne peut être observée qu' in vivo. La combinaison de l'analyse génomique comparative et de la mutagenèse spécifique associée à un système expérimental animal a été nécessaire pour mieux définir les performances écologiques des souches étudiées. Ainsi, une approche génomique et transcriptomique a été appliquée à deux isolats de Lactobacillus johnsonii caractérisés par des temps de persistance différents dans le tube digestif de la souris. Cette approche mixte a permis d’identifier trois groupes de gènes impliqués dans la persistance. Ces résultats ont été confirmés en comparant, par compétition in vivo, la persistance de la souche sauvage et celle de mutants isogéniques présentant une délétion des gènes impliqués. Nous avons observé que la délétion de gènes, codant pour le transport d’un sucre et pour une protéase d’IgA, diminue le temps de résidence dans l'intestin, à l'inverse, un mutant obtenu par délétion des gènes impliqués dans la synthèse des exopolysaccharides s’est avéré capable de résider plus longtemps.