Expériences pédagogique et salutaire dans les romans des sœurs Brontë : l’engagement féminin
Auteur / Autrice : | Elise Ouvrard |
Direction : | René Gallet |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Langues et littératures anglaises et aglo-saxonnes |
Date : | Soutenance en 2006 |
Etablissement(s) : | Caen |
Résumé
Les études consacrées aux Brontë prennent souvent le parti de juxtaposer des chapitres concernant tout à tour chacune des trois sœurs ou de ne traiter que de l’une d’entre elles. Le présent travail se propose d’appliquer une méthode comparative à l’ensemble des romans des sœurs Brontë : Wuthering Heights (1847) d’Emily, Agnes Grey (1847) et The Tenant of Wildfell Hall (1848) d’Anne, Jane Eyre (1847), Shirley (1849), Villette (1853) et The Professor (écrit avant Jane Eyre, mais publié de façon posthume en 1857) de Charlotte, et de les replacer dans le contexte du renouveau évangélique qui marque, par son activisme, le macrocosme victorien, mais aussi le microcosme de Haworth, où Patrick Brontë, leur père, est alors pasteur. L’analyse de la (ré)formation des enfants et des adultes dans les trois œuvres, à la lumière de leur contexte culturel et dans le respect de leur logique interne, permet de constater que les romans partent d’une vision similaire du monde, à savoir celle d’un monde déchu. En revanche, les orientations que choisissent les romancières pour faire échec à cette déchéance initiale sont différentes et rendent compte du rapport distinct qu’elles entretiennent avec leur tradition religieuse d’origine ainsi qu’avec certains mouvements littéraires comme le romantisme. Les sœurs Brontë n’accordent pas la même importance au rôle de la formation et de la réforme et n’abordent pas non plus de manière identique la question du salut qui y est associée. C’est en réalité la définition de l’engagement des personnages principaux, c’est-à-dire des héroïnes, qui pose problème