Comment peut-on être militant ? : sociologie des cultures partisanes et des (dés)engagements : les jeunes militants d'Alleanza Nazionale, Lega Nord et Forza Italia face au pouvoir
Auteur / Autrice : | Stéphanie Dechézelles |
Direction : | Daniel-Louis Seiler |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences politiques |
Date : | Soutenance en 2006 |
Etablissement(s) : | Bordeaux 4 |
Partenaire(s) de recherche : | Autre partenaire : Institut d'études politiques de Bordeaux (Pessac, Gironde) |
Jury : | Président / Présidente : Daniel-Louis Seiler |
Examinateurs / Examinatrices : Daniel-Louis Seiler, Michel Hastings, Piero Ignazi, Évelyne Ritaine, Antoine Roger | |
Rapporteur / Rapporteuse : Michel Hastings, Piero Ignazi |
Résumé
Comment devient-on militant et comment le demeure t-on au fil du temps, dans un contexte de ''crise du politique'' et de déprise partisane ? Contrairement à ce qu'une lecture hyper-rationaliste des comportements individuels présume, l'engagement suppose que les acteurs assimilent une culture politique spécifique à chaque organisation partisane. A partir d'une enquête qualitative menée auprès de jeunes engagés dans trois partis italiens de ''droite'' et d' ''extrême droite'' (Alleanza Nazionale, Lega Nord et Forza Italia), nous avons cherché à mettre au jour les conditions présidant à l'appropriation des cultures politiques et leur transformation / altération au cours du temps, notamment face aux changements liés à la conquête et l'exercice du pouvoir. Nous montrons que l'engagement juvénile repose sur un double mécanisme social a) d'appropriation d'un modèle de société (une cité, un territoire, une mémoire) et de trajectoire militante interne (un type idoine de dévouement, de socialisation et d'avancement) et b) d'indexation entre le discours d'une organisation partisane et le récit biographique, autrement dit l'établissement d'un rapport d'équivalence entre les éléments d'une culture partisane d'une part et les éléments d'une biographie personnelle et sociale d'autre part. L'hypothèse générale que nous défendons est que la mobilisation d'une culture militante par les jeunes sert autant à mettre en cohérence le sens (signification) de leur engagement que le sens (direction) de leur trajectoire militante, au gré des éventuelles bifurcations. En effet, les jeunes militants justifient leur entrée et négocient leur carrière (maintien, ascension, déprise, engagement) sur la base de cette même culture ; ainsi les processus de désengagement trouvent une partie de leurs motifs dans les formes de l'attachement et de l'appartenance au groupe.