L'immigration noire africaine en France : de l'origine ethnique à l'intégration : en quête de la réalité vécue et chiffrée
Auteur / Autrice : | Victor Kuami Kuagbenou |
Direction : | Patrick Festy |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Démographie |
Date : | Soutenance en 2006 |
Etablissement(s) : | Bordeaux 4 |
Jury : | Président / Présidente : Patrick Festy |
Examinateurs / Examinatrices : Patrick Festy, Pierre-Jean Thumerelle, Michèle Tribalat, Chantal Blayo | |
Rapporteur / Rapporteuse : Pierre-Jean Thumerelle, Michèle Tribalat |
Mots clés
Résumé
Nous abordons l'étude de l'intégration des Noirs africains en France par une entrée peu commune : la variable ethnique en nous appuyant notamment sur la langue maternelle du migrant. Nous présentons dans cette étude cette nouvelle approche en nous appuyant sur les données de l'enquête nationale ''Mobilité géographique et insertion sociale'' faite en 1992 par l'Institut national d'études démographiques (INED) avec le concours de l'INSEE. L'apport de l'enquête montre qu'en 1992, l'immigration noire africaine provient en majorité de la zone soudano-sahélienne et concerne principalement deux groupes ethniques : les Mandés et les Poulars. Cette immigration, d'origine rurale, dont les hommes, d'un faible niveau scolaire sont venus pour travailler, est marquée par la force de la vie communautaire, une taille de la famille élevée et la relative fréquence de la polygamie. Ces migrants éprouvent beaucoup plus de difficultés en matière d'intégration. Mais il existe aussi une immigration africaine à dominante étudiante et urbaine provenant en majorité, à la fois de la zone côtière du golfe de Guinée et de la zone équatoriale, la première dont les migrants sont dénommés ''les côtiers'' dans cette étude, correspondant à la zone linguistique kwa et la seconde correspondant à la zone linguistique bantu. Le mode de vie de ces immigrés, plus acculturés, serait plus individualisé et plus tourné vers la société d'accueil que vers la société d'origine. Leurs pratiques matrimoniales incluraient davantage les possibilités de mariage mixte. En définitive, les facteurs ethno-culturels et socioéconomiques sont à l'origine de différences importantes dans l'intégration des Noirs africains.