Des ''autoridades gentílicas'' aux ''autoridades comunitárias'' : le processus de mobilisation de la chefferie comme ressource politique : État, chefferie et démocratisation au Mozambique : le cas du district de Cheringoma
Auteur / Autrice : | Salvador Cadete Forquilha |
Direction : | Christian Coulon |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences politiques |
Date : | Soutenance en 2006 |
Etablissement(s) : | Bordeaux 4 |
Partenaire(s) de recherche : | Autre partenaire : Institut d'études politiques de Bordeaux (Pessac, Gironde) - Centre d'étude d'Afrique noire (Pessac, Gironde ; 1958-2010) |
Jury : | Président / Présidente : Christian Coulon |
Examinateurs / Examinatrices : Christian Coulon, Michel Cahen, François Constantin, Fernando José Florêncio, Patrick Quantin |
Résumé
Le processus de libéralisation amorcé vers la fin des années 1980, au Mozambique, a permis l'entrée de la question de la chefferie traditionnelle dans le débat politique. Connue à l'époque coloniale sous le nom d'autoridades gentílicas, ou encore autorités traditionnelles, cette institution, combattue et marginalisée par le régime au lendemain de l'indépendance, est aujourd'hui de retour sur la scène politique, sur fond de discours de décentralisation et de participation locale, dans le cadre du décret 15/2000. Dans un contexte marqué par le pluralisme et la compétition politiques, comment se structurent les rapports entre l'État et les chefs traditionnels et quel est l'enjeu de la chefferie traditionnelle ? En prenant le district de Cheringoma (dans la région centre du pays) comme terrain principal d'observation empirique, ce travail analyse le processus de structuration des rapports État/chefs traditionnels dans le contexte de démocratisation au Mozambique et essaie de cerner la dynamique à l'oeuvre dans le processus d'institutionnalisation de ce que l'on appelle les autoridades comunitárias. Ainsi, à partir d'une approche à la fois néo-institutionnelle et socio-historique, l'étude montre que les rapports État/chefs traditionnels sont structurés, d'une part, par la trajectoire de l'État et de la chefferie et, d'autre part, par le cadre institutionnel mis en place dans les années 1990. Par ailleurs, le processus d'institutionnalisation des autoridades comunitárias met en exergue la dynamique de mobilisation de la chefferie comme ressource politique, non seulement par les partis politiques, mais aussi par les chefs traditionnels eux-mêmes.