E-gouvernance et démocratie en Afrique : le Sénégal dans la mondialisation des pratiques
Auteur / Autrice : | Mamadou Ndiaye |
Direction : | Annie Lenoble-Bart |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de l'information et de la communication |
Date : | Soutenance en 2006 |
Etablissement(s) : | Bordeaux 3 |
Mots clés
Résumé
En Afrique, les années 1990 ont coïncidé avec une vague de démocratisation sans précédent qui a ébranlé les régimes de parti unique, pour la plupart, installés depuis les indépendances. Ces changements politiques ont été à la base de l’éclosion du multipartisme, d’une société civile africaine forte et d’une presse indépendante critiques à l’égard des régimes en place et qui manifestent une profonde aspiration à la démocratie comme à la transparence dans l’exercice du pouvoir. Cependant leurs actions n’ont pas empêché le processus démocratique d’être dans l’impasse dans de nombreux pays. Ce qui amena sans doute les bailleurs de fonds à inscrire la bonne gouvernance au cœur de leurs préoccupations et comme une condition sine qua non pour leur appui. Ainsi, dans le souci de mettre en œuvre cette exigence de bonne gouvernance, certains gouvernements africains, à l’instar de ceux des pays du nord, se sont engagés à intégrer les technologies de l’information et de la communication dans l’exercice du pouvoir. Dans cette thèse, nous avons tenté de montrer comment et pour quelles raisons les pays africains sont en train d’adopter ce modèle de gouvernement occidental et les implications sur le quotidien des administrés. En d’autres termes, il s’est agi de voir, à travers les cas du Sénégal et d’autres pays africains évoqués sommairement si l’usage de l’outil TIC entraîne le progrès. Nous sommes arrivés à la conclusion que les institutions financières internationales, convaincues que l’e-gouvernance peut constituer un réel appui à la démocratie et à la bonne gouvernance en Afrique, ont été les principaux promoteurs. De nombreux pays, dont le Sénégal, ont développés des stratégies de gouvernement électronique. Cependant, il faut reconnaître que, mise à part, l’Afrique du Sud, ils peinent tous à mettre en place un véritable système d’e-gouvernement. Les autorités politiques se limitent tout simplement à mettre en ligne des sites Internet qui offrent des informations sommaires et pas souvent mises à jour. Ce constat nous a amené à nous demander si l’e-gouvernance ne dérangeait pas des Chefs d’États et des agents publics africains peu enclins à l’ouverture démocratique, à la transparence et au partage des savoirs.