Thèse soutenue

Paul Faure (1878-1960) : biographie

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Auteur / Autrice : Bernard Dougnac
Direction : Sylvie Guillaume
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire contemporaine
Date : Soutenance en 2006
Etablissement(s) : Bordeaux 3

Résumé

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Des hommes politiques de l'Histoire du XXème siècle, Paul Faure (1878-1960) est assurément l'un des plus oubliés. Ce doctorat d'histoire a donc pour objectif premier de combler une lacune historiographique. Voici, présentées succinctement, les grandes lignes de son action politique. Paul Faure incarne, avec intransigeance et talent, les idées de la tendance guesdiste au sein de la fédération socialiste de la Dordogne de 1901 à 1914. En 1915, il s'oppose cependant à son maître Jules Guesde en défendant le pacifisme et l'internationalisme des '' minoritaires '' qui, après une longue lutte intestine (1915-1918), finissent par l'emporter. Favorable alors à la révolution russe, il souhaite reconstruire l'Internationale sur des bases plus révolutionnaires mais refuse, au Congrès de la S. F. I. O. à Tours, les vingt-et-une conditions de Moscou (décembre 1920). Devenu secrétaire général de la S. F. I. O. , il est de 1920 à 1924 le fer de lance de la renaissance du Parti amoindri par la scission, luttant à l'extérieur, à la fois contre les gouvernements en place, contre les communistes et contre les marchands de canons – qu'il n'hésite pas à défier dans leur propre fief (Le Creusot) – et à l'intérieur, contre les participationnistes et les '' néo-socialistes '' (1929-1933). Sous le Front populaire (1936-1938), il est ministre d'Etat à trois reprises – un ministre très militant –, servant surtout de lien entre le gouvernement et le Parti, soutenant constamment la politique menée par Léon Blum. Munichois et pacifiste jusqu'au déclenchement du conflit, Paul Faure se sépare des Blumistes (à partir du Congrès de Montrouge, en décembre 1938), se contentant, sous l'Occupation, de faire partie du Conseil national de Vichy pour '' garder la place '' en vue d'une éventuelle reprise de l'activité socialiste autour de sa tendance. Jugé collaborateur par les socialistes résistants, il est exclu en 1944 du parti qu'il avait dirigé pendant vingt ans, militant jusqu'à la fin de sa vie (1960) au Parti Socialiste Démocratique qu'il a créé en 1945, défendant désormais, avec ses fidèles '' paul-fauristes '', un socialisme humaniste très anticommuniste.