Jean Fourastié, la productivité et la modernisation de la France : (années trente - années cinquante)
Auteur / Autrice : | Régis Boulat |
Direction : | Jean-Claude Daumas |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance en 2006 |
Etablissement(s) : | Besançon |
Partenaire(s) de recherche : | Autre partenaire : Université de Franche-Comté. UFR des Sciences du langage, de l'homme et de la société |
Résumé
En 1945, alors qu'il s'agit de reconstruire et de moderniser l'économie française afin de rattraper les hauts niveaux de vie américains, la productivité est au cœur des stratégies des chefs d'entreprise comme des modernisateurs qui peuplent cabinets ministériels ou commissions para-étatiques. Cette consécration est le fruit d'un long processus qui, au gré de la conjoncture et des particularités françaises, a associé plusieurs groupes d'acteurs aux préoccupations différentes : la productivité guide d'abord l'action des ingénieurs et des patrons de l'entre-deux-guerres ; elle est ensuite l'objet de réflexions théoriques de la part de statisticiens et d'économistes qui réfléchissent au progrès technique, à la comptabilité nationale et à l'information économique pendant l'Occupation ; elle sert enfin de discours mobilisateur ambigu à un « Bataillon Sacré de la productivité » animé par Jean Fourastié et Robert Buron et composé de technocrates ou d’ingénieurs qui, avec l'aide des Etats-Unis, grâce au support conceptuel fourni par Fourastié et au « choc psychologique » des missions de productivité, veulent convaincre les Français de la nécessité d'importer de nouvelles méthodes de travail et de pacifier les relations sociales