Servius, Commentaire au Livre VI de l'Enéide : introduction, texte, traduction et commentaire
Auteur / Autrice : | Emmanuelle Jeunet-Mancy |
Direction : | Jean-Yves Guillaumin |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Langues et littératures anciennes |
Date : | Soutenance en 2006 |
Etablissement(s) : | Besançon |
Partenaire(s) de recherche : | Autre partenaire : Université de Franche-Comté. UFR des Sciences du langage, de l'homme et de la société |
Résumé
Contemporain de Macrobe et de saint Augustin, Servius commente l’œuvre de Virgile à une époque où les valeurs romaines traditionnelles vacillent : les derniers païens peuvent voir en lui le défenseur d’une culture classique en train de disparaître, alors que les chrétiens ou les barbares peuvent, grâce à son enseignement, s’approprier cette même culture, avant de la transformer. Le livre VI de l’Énéide, charnière du poème, concentre des thèmes historiques, philosophiques et religieux qui permettent à l’exégète de montrer toute son érudition, mais surtout de transmettre les clefs d’une civilisation en complète mutation. Servius n’est pourtant pas seulement un antiquaire ; ses scolies portent également l’empreinte des préoccupations intellectuelles du début du Ve s. Et s’il ne se fait jamais théoricien, on peut cependant reconnaître l’influence du platonisme et du néoplatonisme dans nombre de ses explications. Le Commentaire de Servius est par nature fragmentaire ; si on lui ajoute les scolies du Servius Danielis, il forme un ensemble éclectique, encyclopédique, au style souvent lapidaire. À sa lecture, on a une idée plus précise de la réception de l’Énéide dans l’Antiquité tardive, des principaux courants de pensée et de l’état des connaissances, mais aussi de l’évolution de la langue et de la culture latines