La psychanalyse au risque du mourir : menace de disparition et relance désirante
Auteur / Autrice : | Jérôme Alric |
Direction : | Roland Gori |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Psychopathologie clinique et psychanalyse |
Date : | Soutenance en 2006 |
Etablissement(s) : | Aix-Marseille 1 |
Partenaire(s) de recherche : | Autre partenaire : Université de Provence. Faculté des lettres et sciences humaines (1969-2011) |
Mots clés
Résumé
De nos jours, la médecine de fin de vie crée une souffrance spécifique qui tient à un excès de savoir anticipé sur la mort. Dans la logique de soin pragmatique, réaliste et utilitariste actuelle, sous tendue par une psychologisation croissante, les soignants incitent le patient gravement malade à parler de sa mort et à se préparer à cette échéance. Ils souhaitent l’aider à faire par avance le deuil de lui-même, pour qu’il accepte mieux le funeste destin qui l’attend. En forme d’Idéal, ce travail psychologique permettrait au patient de mourir plus sereinement. Ma thèse situe cette dynamique relationnelle comme psychiquement iatrogène et invite à un pas de côté décisif. A partir de rencontres cliniques, je propose un positionnement qui ne laisse pas à la mort le privilège d’être la source du sens de la vie, et qui donne toute sa valeur éthique et épistémologique à la découverte freudienne de l’impossible représentation de sa propre mort dans l’inconscient. Au-delà d’une possible acceptation rationnelle de la finitude, une part du psychisme se refuse à mourir, est éternelle en quelque sorte. Penser l’existence avec ce point d’infinitude renoue avec le clivage ontologique Corps/Esprit, tend à rouvrir l’être à la part non-finie de sa temporalité, favorise une relance désirante et, fondamentalement, libère le sujet de la soumission à la mort.