Les espaces carcéraux au Gabon (1887-1959)
Auteur / Autrice : | Fabrice Nguiabama-Makaya |
Direction : | Colette Dubois |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Mondes africain, arabe et turc |
Date : | Soutenance en 2006 |
Etablissement(s) : | Aix-Marseille 1 |
Partenaire(s) de recherche : | Autre partenaire : Université de Provence. Faculté des lettres et sciences humaines (1969-2011) |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Au sortir de son désastre militaire de 1870, la France se trouve totalement affaiblie et ruinée. Pour restaurer sa puissance, elle prône l'expansion outre-mer. Le Gabon, entre autres, connut la première expérience de cette politique grâce à la mise en place d'un établissemnt de travaux forcés. Installé en 1887 à Libreville, chef-lieu de la colonie, le nouveau pénitencier fonctionna comme bagne et reçut pendant plus d'une dizaine d'années des condamnés asiatiques d'origine annamite. Mais très vite, cette entreprise se solde par un échec à cause des conditions climatiques et surtout de l'âpreté des premiers travaux de colonisation. Cet établissement qui ferme en 1900, ouvre une autre ère, celle des prisons dites coloniales destinées à accueillir les délinquants ''nationaux'' : il s'agit d'une rupture majeure au Gabon où les pratiques de punition et de contrôle social reposaient essentiellement sur la réparation. Ces espaces carcéraux qui firent face à la crise de 1914-1918 connurent une accélaration après 1920 grâce à la consolidation du régime colonial qui fit d'eux les principaux pourvoyeurs de main d'oeuvre bon marché. Si après 1945 de timides changements sont notés, c'est surtout après 1957 qu'apparaissent de profondes mutations dans l'organisation et le fonctionnement des prisons et cela jusqu'en 1959. Cet arsenal carcéral est vite récupéré par l'administration de la jeune République en 1960 pour réprimer et maintenir l'ordre social.