Thèse soutenue

Phylogénie moléculaire des secamonoideae (Apocynaceae S. L. ) : histoire biogéographique et évolution des formes de croissance

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Renaud Lahaye
Direction : Laure CiveyrelNick P. Rowe
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Systématique végétale. Ecologie et évolution
Date : Soutenance en 2005
Etablissement(s) : Toulouse 3

Résumé

FR  |  
EN

Les relations phylogénétiques au sein de la sous-famille des Secamonoideae ont été étudiées en utilisant les régions chloroplastiques des introns 5'trnK et trnL, des espaceurs trnT-L et trnL-F, et du gène matK. Ces séquences nucléotidiques se sont révélées être phylogénétiquement congruentes. Les analyses parcimonieuses et Bayésiennes de la matrice combinée positionnent les Secamonoideae comme groupe frère des Asclepiadoideae. A l'intérieur des Secamonoideae, les genres Secamonopsis, Pervillaea, et Toxocarpus sont monophylétiques. Le genre Calyptranthera est paraphylétique et la monophylie du principal genre Secamone reste incertaine. Les phylogénies transformées par NPRS et datées à partir de l'apparition de Secamone volubilis sur l'île de La Réunion estiment l'origine des Secamonoideae à -15 millions d'années, longtemps après la fragmentation du Gondwana. Les Secamonoideae ont colonisé Madagascar à partir d'un ancêtre Africain durant le Miocène. Sur l'île, la sous-famille montre une radiation adaptative avec des spéciations rapides et une diversification morphologique importante. Durant le Pliocène, il apparaît dans le genre Secamone plusieurs dispersions à partir de Madagascar vers l'Asie et l'Afrique, ainsi que des échanges entre ces deux continents. La distribution actuelle de la sous-famille autour de l'Océan Indien serait due principalement à des dispersions sur de longues distances. Durant la radiation des Secamonoideae à Madagascar, des formes arbustives apparaissent dans cette sous-famille majoritairement lianescente, plusieurs fois et indépendamment dans différents clades. Les analyses biomécaniques, anatomiques, et développementales, d'une espèce arbustive, Secamone sparsiflora, ont montré des caractéristiques semblables aux jeunes stades de développement des lianes d'un clade frère. La forme arbustive serait due, dans ce cas, à des processus hétérochroniques avec rétention de caractéristiques juvéniles au niveau du développement du bois durant pratiquement toute la trajectoire de développement de Secamone sparsiflora.