Thèse soutenue

Les revues en sciences humaines et sociales et l'évaluation, entre modèle culturel et modèle scientifique : le cas de la recherche en éducation et de la Revue française de pédagogie : vers une économie de la recherche en SHS

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Auteur / Autrice : Mathilde Bouthors
Direction : Jacky BeillerotPhilippe Jeannin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de l'entreprise
Date : Soutenance en 2005
Etablissement(s) : Toulouse 1

Résumé

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Outils d'évaluation et de gestion de la recherche en sciences ''dures'', les périodiques en sciences humaines et sociales intégrèrent récemment le modèle mertonien. L'étude se référant aux notions de circulation et de traduction des savoirs (Latour, 1997) rend compte de la communication scientifique dans le champ de l'éducation et de la recherche. Dans une perspective historique, le rapprochement de modèles éditoriaux parfois déjà identifiés par les chercheurs a révélé des hybridations tendues entre le pôle revuiste science-société et le pôle techno-scientifique du journal. Dans les années 50, deux revues ''Abeona'' et le ''Courrier de la recherche pédagogique'' connaissent ces hybridations concomitantes à une transformation de la démarche éducative. Dès les années 60, bibliométrie, scientométrie, normalisation et procédures d'évaluation des publications sont mobilisées pour une politique de recherche-développement liée à l'industrialisation des savoirs. La'' Revue française de pédagogie'' créée comme les sciences de l'éducation en 1967 et évaluée comme première revue de la discipline est le lieu de ces hybridations, passeur de la construction du nouveau champ dans un triangle médiologique. L'analyse des titres des articles de 1967 à 1999 révèle un univers habité par cinq notions, éducation, école, enseignement, formation, pédagogie où l'usage d'école est en progression et celui d'enseignement en baisse parallèlement à l' '' universitarisation '' et à la féminisation du milieu. L'économie de la connaissance requiert désormais une maîtrise stratégique de l'information et un nouveau modèle où évaluation, veille et intelligence économique proactives et informelles régulent la politique de la recherche.