L'Élite du Petit-Luxembourg : autour d'Antonin Dubost, la Présidence du Sénat sous la IIIe République
Auteur / Autrice : | Gilles Vaillant |
Direction : | Jacques Poumarède |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Droit |
Date : | Soutenance en 2005 |
Etablissement(s) : | Toulouse 1 |
Mots clés
Résumé
Le système constitutionnel imaginé en 1875 érige le Sénat en pierre angulaire de la IIIe République. Dotée de pouvoirs conséquents, cette assemblée se caractérise par une stabilité lui permettant d’être l’ancre et le gouvernail de la République. À sa tête, son président arbitre et organise ses délibérations. Indispensable au bon fonctionnement du mécanisme parlementaire, le président du Sénat est un acteur considérable du régime. Deuxième personnage de l’État, président de l’Assemblée nationale et de la Haute-Cour de justice, le premier des sénateurs occupe une place originale dans le jeu des institutions. Se réservant pour sa mission de défense et de représentation de son assemblée, il se place au-dessus des luttes politiques, ce qui lui vaut d’apparaître comme le candidat naturel à la présidence de la République. Mais, surtout, située au sommet du pouvoir législatif, la présidence du Sénat s’apparente à une magistrature d’influence, appelée à un rôle majeur en temps de crise, en particulier en cas de guerre comme l’ont montré Jules Jeanneney en 1939-1940 et Antonin Dubost pendant la Grande Guerre. Méconnu, ce dernier apparaît pourtant comme l’archétype du président du Sénat sous la IIIe République, par son ascension parlementaire exemplaire, la considération dont il jouit au Palais du Luxembourg, ses principales convictions politiques. À son image, tous les hôtes du Petit-Luxembourg furent de grandes notabilités de la Haute Assemblée, représentatives de la population sénatoriale et de son état d’esprit. Ils formèrent ainsi une petite élite, homogène, garante de la perduration des spécificités du Sénat.