Thèse soutenue

L'expérience de la poésie dans ''Wozu Dichter ?'' de M. Heidegger : interprétation et partage de l'être

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Auteur / Autrice : Maria Tatari
Direction : Jean-Luc Nancy
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance en 2005
Etablissement(s) : Université Marc Bloch (Strasbourg) (1971-2008)
Partenaire(s) de recherche : Autre partenaire : Université Marc Bloch (Strasbourg ; 1971-2008). UFR Philosophie, linguistique, informatique et sciences de l'éducation

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Ce travail propose une lecture de « Wozu Dichter ? » de Heidegger, texte qui désigne la poésie et son interprétation comme expérience de l’être et contient une réflexion implicite et équivoque sur l’interprétation. D’une part certains éléments y suggèrent que l’expérience de l’être comme tel puisse s’approprier le sens de l’être et fonder l’histoire sur son essence manquée. Et d’autre part ce texte donne à penser la résorption de la finalité de l’expérience de l’être en tant que l’être ne peut pas constituer objet d’appropriation. Nous montrons qu’il donne donc aussi à penser la suspension de la finalité de l’expérience de l’être dans l’interprétation, en impliquant un débordement de l’interprétation dans l’hermeneia de l’être. Dans Être et Temps l’hermeneia prend en charge la différence agissante du comprendre. Nous introduisons le terme « partage » afin d’envisager l’être-à et l’être-avec qu’est l’hermeneia. Il désigne l’être dans son agir comme espacement d’un dialogue. Être et Temps ouvre la voie pour penser l’hermeneia comme « partage » mais à la fois il y fait obstacle, en exhortant à l’assomption héroïque de la finitude. Nous comparons l’équivoque d’Être et Temps quant à l’hermeneia à l’équivoque de « Wozu Dichter ? » quant à l’interprétation. Ces deux textes oscillent entre l’expérience de l’être en tant que tel comme suspension du sens de l’être dans l’ouverture à l’autre d’une part, et d’autre part comme saisie du sens de l’être. Notre analyse d’Être et Temps contribue ainsi à l’élucidation de la dimension de l’interprétation à laquelle ouvre aussi « Wozu Dichter ? ». Il s’agit de l’interprétation conçue non pas comme décodage de la poésie mais comme rencontre sur la voie de l’histoire de l’être, où cette rencontre est entendue au sens du partage de l’être : non pas une rencontre entre le poète et l’interprète pensés comme instances du sens, mais l’ouverture à l’autre en tant que s’y (in)décide, s’y donne et s’y suspend le sens.