Génétique moléculaire de la floraison de la vigne
Auteur / Autrice : | Delphine Joly |
Direction : | Jean Eugène Masson |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Aspects moléculaires et cellulaires de la biologie |
Date : | Soutenance en 2005 |
Etablissement(s) : | Université Louis Pasteur (Strasbourg) (1971-2008) |
Mots clés
Résumé
La maîtrise des rendements de la vigne est un élément important pour la viticulture. Une diminution du rendement permettrait de faire face à la surproduction mondiale de vin, tout en augmentant la qualité de la vendange et des vins. L'élaboration du rendement de la vigne se fonde avant tout sur le nombre d'inflorescences (fertilité) et le nombre de fleurs produits par la plante. L'ensemble des étapes conduisant à la floraison a fait l'objet de nombreuses recherches depuis plus d'un siècle, mais les '' clés '' moléculaires de la floraison de la vigne étaient encore inconnues en 2001. Par contre, nombre de gènes impliqués dans le développement floral d'Arabidopsis thaliana, notamment le gène AtLEAFY, acteur majeur, ont été caractérisés au cours des quinze dernières années, ouvrant ainsi un champ de recherche nouveau sur la biologie du développement des plantes, et notamment sur l'initiation florale. En s'appuyant sur ces connaissances, nous avons pu cloner le gène VvLEAFY. L'analyse de l'expression de VvLEAFY, ainsi que celle d'autres gènes de floraison VvTFL1, VvAP1, VvSEP3 et VvAG nous a permis d'obtenir les premiers éléments moléculaires du développement floral de la vigne. A partir d'une collection de clones de Riesling de fertilité différente, une étude a été réalisée pour permettre d'établir si le caractère '' fertilité '' pouvait être exprimé par le niveau d'expression des gènes VvLEAFY ou VvTFL1. Un clone de fertilité forte et un de fertilité faible ont été étudiés. L'analyse par RT PCR quantitative a montré que les taux de transcrits de VvTFL1 et VvLEAFY étaient différents entre les deux clones. L'ensemble de nos résultats suggère que le niveau de transcrits de VvLEAFY et VvTFL1, et le nombre d'inflorescences et de fleurs sont associés. Nos travaux montrent qu'une analyse d'expression de gènes permet d'expliquer les différences de phénotype, pour la fertilité. L'ensemble de ces approches suggère que la variabilité inter-clonale, apparue à l'issue de la multiplication végétative, est le résultat d'évolutions génétiques. Une des perspectives de poursuite de ce travail serait de trouver les causes de cette variation d'expression. Par ailleurs, une application technique de ces résultats pourrait être de développer un outil de caractérisation du rendement des clones (fertilité et nombre de baies par grappe) au niveau moléculaire, ce qui faciliterait la sélection clonale pour le rendement chez d'autres cépages.