L'industrie et le commerce maritime du cuir en Bretagne au XVIIIe et dans la première moitié du XIXe siècle (v. 1700-v. 1830) : l'intégration d'une industrie et de ses acteurs dans l'espace économique français
Auteur / Autrice : | Dominique Derrien |
Direction : | Jean-Yves Andrieux |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire moderne et contemporaine |
Date : | Soutenance en 2005 |
Etablissement(s) : | Rennes 2 |
Résumé
La fabrication du cuir est une industrie ancienne, implantée dans les régions périphériques de la France, sur les frontières terrestres et maritimes du pays, notamment en Bretagne où elle connaît, durant l'époque moderne, un développement important. Ses réseaux, aux ramifications locales et internationales, montrent que la tannerie est une activité qui, bien que majoritairement proto-industrielle, intègre des ressources multiples. Les cuirs produits s'insèrent dans les courants d'échanges atlantiques et se négocient surtout à Bilbao, Lisbonne et même dans les possessions coloniales portugaises. Cette industrie, florissante jusque dans les dernières années de l'Ancien Régime, est à l'origine de fortunes souvent considérables, car les tanneurs bénéficient de privilèges qui rendent leurs cuirs compétitifs sur les marchés internationaux. Cependant, alors que leur activité est entièrement tournée vers le commerce maritime, la monarchie met progressivement en place, au cours du XVIIIe siècle, une politique mercantiliste de plus en plus normative. Quelques manufactures aidées par l'Etat voient ainsi le jour en Bretagne, mais ces expériences restent des cas isolés. Lors de la Révolution et de l'Empire, les tanneries privées de leurs débouchés traditionnels par voie de mer, traversent une période de crise. La reprise apparente du commerce, lors de la Restauration, ne marque pas le retour à la situation pré-révolutionnaire, mais le début d'un lent déclin, sans que les tanneries ne disparaissent pour autant du paysage industriel breton.