La ré-écriture de l'histoire dans les romans de Dermot Bolger, Roddy Doyle et Patrick McCabe
Auteur / Autrice : | Alain Mouchel-Vallon |
Direction : | Paul Brennan, Sylvie Mikowski |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Langues et littératures anglaise et anglo-saxonne. Irlandais |
Date : | Soutenance en 2005 |
Etablissement(s) : | Reims |
Résumé
La littérature irlandaise, de même que la littérature sur l’Irlande, est fortement imprégnée de pastorale. Fort de ce constat, nous avons cherché à évaluer la part que pouvait encore jouer cette thématique chez les plus jeunes représentants de la littérature irlandaise et notamment chez trois de ses romanciers : Roddy Doyle, Dermot Bolger et Patrick McCabe. Au cœur du discours de la pastorale, tradition et modernité s’opposent et se renforcent mutuellement. Or, dans l’écriture de ces romanciers irlandais, elles n’ont de cesse de rappeler au lecteur que leur relation ambiguë forme également l’un des fondements idéologiques majeurs qui ont présidé à l’écriture de l’histoire de l’île. En raison de cet échange permanent entre écriture et pastorale, le jeune roman insulaire reflète ici un débat typiquement irlandais dans lequel nationalisme et révisionnisme, écriture et ré-écriture de l’histoire, dominent et conditionnent tout autre thème. De telle sorte que le fait littéraire y rejoint le fait politique, tandis que le mythe et la réalité s’y confondent parfois dans le propos de leurs personnages romanesques à l’identité souvent déchirée. Prisonniers de ce cadre de production littéraire et idéologique qu’ils contribuent, finalement, à perpétuer, Doyle, Bolger et McCabe affichent cependant leurs différences les uns par rapport aux autres et illustrent, par leurs récits, une géographie culturelle irlandaise complexe où un nationalisme révisionniste peut aisément côtoyer un révisionnisme nationaliste. En partant du principe que l’écriture de l’histoire ou du simple récit suppose d’abord sa ré-écriture, ces romanciers resserrent un peu plus les liens qui unissent texte et contexte dans leur écriture, et dépeignent une Irlande qui échappe, par conséquent, à toute définition préconçue.