L'histoire d'une place forte à l'époque moderne : Givet
Auteur / Autrice : | Sébastien Brodier |
Direction : | Viviane Barrie-Curien |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance en 2005 |
Etablissement(s) : | Reims |
Mots clés
Résumé
Cette étude vise à rendre, à travers l'exemple de Givet, toute la complexité de l'objet historique place forte à l'époque moderne. Givet a été choisi en raison de deux singularités dont il importe de rendre compte. De 1555 à 1680, il est placé sous la souveraineté des Habsbourgs de Madrid, alors maîtres des ''pays de par-deçà''. Après 1680, il fait partie du royaume de France. Ce passage sous la bannière des fleurs de lys n'est pas remis en question durant le reste de la période. Il permet par conséquent d'analyser dans quelle mesure il constitue une rupture pour chacun des éléments qui structurent la vie de la place forte. Une autre singularité de Givet réside dans ses liens avec la principauté épiscopale de Liège. Ceux-ci, antérieurs à la période, ne se disloquent que sous la Révolution. La volonté d'appréhender sur la longue durée l'évolution de chacun des éléments autour desquels s'organise la vie d'une place forte fait que plusieurs axes d'étude sont suivis en parallèle. Le premier concerne l'ensemble fortifié. Est étudiée la manière dont les principes de la ''Trace italienne'' sont mis en œuvre pour le constituer, puis le perfectionner. Les choix effectués par les souverains successifs au sujet des fortifications givetoises relèvent cependant de bien d'autres choses que de simples considérations techniques. Comprendre leur réelle portée implique de reconstituer l'évolution du contexte stratégique, mais aussi financier. L'étude d'une place forte est aussi celle de son personnel militaire. La prosopographie permet d'éclairer les évolutions que connaissent le groupe des individus chargés de son commandement, ainsi que celui des responsables techniques. Pour les hommes de troupes, les comptes sont plus utiles. Il en est de même pour les relations économiques entre les civils et l'armée. Les premiers trouvent un réel bénéfice dans ces rapports. Celui-ci n'est pas annulé par les éventuels désordres sociaux ou religieux générés par la présence de militaires.