Thèse soutenue

D'une écriture de la rupture à une relecture de cultures : lire et comprendre les pouvoirs traditionnels dans le roman d'Afrique noire francophone
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Auteur / Autrice : Pierre Ndemby Mamfoumby
Direction : Papa Samba Diop
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Lettres
Date : Soutenance en 2005
Etablissement(s) : Paris 12

Mots clés

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Résumé

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L'enjeu était de ressaisir le discours francophone à l'aune du XXIe siècle, et ceci dans : L'Initié, Le cri que tu pousses ne réveillera personne, La fête des masques, Au bout du silence, En attendant le vote des bêtes sauvages, Le bruit de l'héritage, La carte d'identité et La vie et demie. Finalement, en reconsidérant la question des pouvoirs traditionnels, et en tout point de vue, c'est le problème de l'Identité, sous toutes ses formes, qui a été traité. Dans cette optique, la parole a été d'abord localisée comme pouvoir, au vu de ces considérations sociale et littéraire. La question des mythes et ses effets d'images ont permis de souligner le moyen par lequel tous les éléments constitutifs du Savoir traditionnel se transmettaient au delà du temps. Des mythes qui, à travers la structure narrative des textes, ont révélé comment les écritures contemporaines, ruinées par les sociétés actuelles, sont affectées et contribuent aussi à l'éclatement des structures traditionnelles. Il s'est ensuite suivi une tentative de légitimation des écritures francophones, à travers le pouvoir des mots, comme des écritures de la rupture. Pour cela, il fallait dégager les éléments de structuration pouvant nous amener à cerner les textes francophones sur la base de ses éléments linguistiques. A partir le là, les mots ont été saisis comme pouvoir pouvant générer un sens. Cette auto-générattion sémantique à laisser vérifier l'incertitude des personnages, et la perte apparente des pouvoirs par les patriarches comme Rèdiwa ou Makaya chargés de garder et de transmettre les valeurs du passé. Le conflit intérieur des productions romanesques d'Afrique noire francophone parfois lié à la confrontation tradition/modernité est aussi ce qui a permis de lire autrement les phénomènes culturels et le vacillement du Savoir traditionnel. Enfin, tout l'espace francophone, du moins de ce qui ressort de la troisième partie de ce travail, s'est finalement révélé, d'une façon ou d'une autre, calqué sur la base du modèle des anciens. L'analyse faite dans ce travail a pu montrer comment le champ politique et l'axe traditionnel se mettaient en dépendance. Les figures politiques en quête de sens circulaient librement d'un espace à un autre sans la moindre appréhension. Cette quête du sens ou de l'identité a amené les héros politiques, pour fuir les difficultés quotidiennes, à utiliser les flux symboliques et politiques pour construire de nouvelles identités, de nouvelles croyances et inventer de nouvelles modalités de rapport à l'Autre, à la société et au cosmos. Si la lecture des figures du pouvoir traditionnel a été aussi effective, c'est que ce modèle est apparu comme la matrice des écritures francophones. Cet attachement aux valeurs a soulevé la question de la modernité dans une double valeur : celle en tant qu'activité rationnelle du sujet libéré des entraves de la nature et celle perçue comme l'instauration de la tradition du nouveau. Dans les deux cas, les romanciers francophones ont essayé d'inscrire leurs personnages et leurs écritures dans cette vision de choses.