Auteur / Autrice : | Frederic Wieber |
Direction : | Claude Debru |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Epistémologie, histoire des sciences et techniques |
Date : | Soutenance en 2005 |
Etablissement(s) : | Paris 7 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Les protéines ont été étudiées à partir du 19° siècle par des méthodes chimiques diverses (chimie analytique, organique, physico-chimie). Notre étude se propose de comprendre l'application à ces objets moléculaires spéciaux de concepts et pratiques, plus récents, de chimie théorique et computationnelle. Ce processus de reconfiguration du champ de la chimie des protéines, que nous suivons entre 1960 et 1990, est lié au développement des méthodes de mécanique et de dynamique moléculaires. Nous discutons des origines de celles-ci (spectroscopie IR, stéréochimie des molécules organiques et physique statistique des liquides), et de la façon dont ces méthodes ont été appliquées au cas des macromolécules protéiques. Au cours de cette analyse historique, nous étudions précisément les modélisations et simulations construites dans le corpus de textes scientifiques que nous avons constitué. Pour espérer comprendre la spécificité épistémologique de cette reconfiguration en chimie des protéines, nous discutons préalablement des concepts de modèle et de simulation, tels qu'ils ont été analysés en philosophie des sciences. L'analyse historique mêlée à l'analyse épistémologique permet alors de comprendre comment la tradition de recherche étudiée se construit entre problème de calculabilité et nécessaire intégration aux connaissances protéiques précédemment instituées. Nous décrivons donc comment un savoir de nature théorique a pu être construit en chimie des protéines, dans un contexte d'application théorique problématique et de complexité computationnelle. Notre travail offre ainsi une étude de cas sur l'impact de l'ordinateur sur les sciences dans la seconde moitié du vingtième siècle.