Baudelaire et le progrés
Auteur / Autrice : | Ryusuke Ebine |
Direction : | André Guyaux |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature française |
Date : | Soutenance en 2005 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Mots clés
Résumé
La croyance au progrès entraîne, selon Baudelaire, trois dégradations solidaires. Baudelaire, qui déploie pour lui-même une énergie créatrice qu'il ne retrouve pas dans la société de son temps, prend conscience du mal qu'implique cette énergie, ce qui suscite en lui un sentiment de culpabilité. Le mal étant inhérent à la nature entière, ce remords témoigne de sa supériorité morale sur les zélateurs du progrès, qui croient à la bonté originelle de l'homme et de la nature. Et en recherchant ceux qui partagent sa déréliction, le poète tente d'établir avec eux une communauté spirituelle qu'il oppose au désordre social du XIXe siècle. La première partie de notre thèse a ainsi pour but d'éclairer le mécanisme par lequel le poète résiste à la société en proie au progrès, dégradée esthétiquement, moralement et socialement. La deuxième partie montre, cependant, que ses résistances finissent toujours par un échec. De même qu'il poursuit l'idéal pour s'apercevoir de son impossibilité, la sympathie qu'il ressent pour autrui s'effondre au moment où il rencontre son image véritable. Devant l'impasse de la résistance, il n'y a pas de solution définitive, mais une répétition perpétuelle. La troisième partie étudie ses réactions à l'art de son époque. En précisant ses relations avec les tendances artistiques, notamment avec l'art progressiste et le réalisme, nous constatons que son hostilité au progrès se reflète dans sa propre activité poétique et critique.