La mise en livre des narrations de la Renaissance : écriture éditoriale et herméneutique de l'imprimé
Auteur / Autrice : | Anne Réach-Ngô |
Direction : | Mireille Huchon |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Langue et littérature françaises |
Date : | Soutenance en 2005 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Résumé
Que viennent apporter à la lecture d'un récit le format du volume, sa mise en page, son illustration, le type ou la force de ses caractères ? Ne constituent-ils qu'une enveloppe contingente, chargée de transmettre un texte achevé et invariant, ou ne viennent-ils pas manifester, au-delà de ce que le verbe exprime, une intention éditoriale porteuse d'une signification ? Dans les narrations en prose vernaculaire publiées à la Renaissance, la forme fait sens : les choix éditoriaux établissent des parentés entre les textes, le paragraphe narratif tient lieu d'unité linguistique, tandis que la disposition en chapitres conditionne les pratiques de lecture. La définition des productions, politiques et déclarations d'intention des imprimeurs et libraires du Palais dessine le contexte de production des narrations sentimentales. L'analyse de leur mise en page, envisagée d'un point de vue sémiotique, met ainsi en évidence combien la matérialité de l'objet-livre infléchit l'identité générique des récits. Loin de proposer une simple interprétation des textes, l'intervention éditoriale constitue alors parfois un acte de création à part entière : aussi l'étude des Angoysses douloureuses qui procèdent d'amours met-elle en lumière comment une supercherie éditoriale, née d'un montage de citations, peut donner naissance à un best-seller qui deviendra, selon Gustave Reynier, le " premier roman sentimental français ".