Le mage et le régent : Alexis Léger (1887-1975)
Auteur / Autrice : | Renaud Meltz |
Direction : | Jean-Paul Bled |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire contemporaire |
Date : | Soutenance en 2005 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Mots clés
Résumé
Alexis Léger est né en 1887 à Pointe-à-Pitre dans une famille créole vivant dans le souvenir d’une grandeur imaginaire, mais sensible à l’actualité du dynamisme américain. En 1899, les Léger quittent la Guadeloupe. A Pau, Alexis se découvre une âme de poète dans les livres, et en la personne de Jammes. Il participe au culte littéraire de son temps ; le pur poète ne vit pas de son art. Claudel, connu par Jammes, inspire son projet diplomatique. Entré au Quai d’Orsay en 1914, après un échec, Alexis obtient de Berthelot, son protecteur, de partir en Chine. Un poste de conseiller du gouvernement chinois lui ayant échappé, qui aurait permis de tout concilier, Alexis quitte Pékin, rencontre Briand en 1921 et devient son chef de cabinet (1925-1932), après avoir servi dans ceux d’Herriot et de Poincaré. Confident de Briand, rival de Berthelot dans son affection, il limite les audaces du rapprochement franco-allemand mais inspire les grandes machines politiques, pacte Briand-Kellogg et projet européen. Après avoir miné la position Berthelot, secrétaire général du Quai d’Orsay, il le remplace (1933-1940). Il sert avec opportunisme des politiques variées, avec pour seul principe intangible la solidarité anglaise. Assez habile pour paraître intransigeant, malgré son rôle à Munich, Reynaud le destitue le 18 mai 1940. Réfugié aux États-Unis, il ne rallie ni de Gaulle ni Giraud, sûr d’incarner une troisième voie. Déçu dans l’action, il redevient Saint-John Perse, pseudonyme crée en 1911, inemployé à la publication d’Éloges, délaissée depuis Anabase (1924). Ses poèmes américains et l’amitié d’Hammarsjköld lui valent le prix Nobel. Il lui reste à réinventer sa vie et redevenir poète.