Thèse soutenue

Mémoire et politique : l'enrichissement de Bristol par le commerce triangulaire, objet de polémique

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Auteur / Autrice : Olivette Otele
Direction : Jean-Claude Redonnet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études anglophones
Date : Soutenance en 2005
Etablissement(s) : Paris 4

Résumé

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Depuis quelques années, la ville anglaise de Bristol est au coeur d'une importante polémique concernant son rôle dans le commerce triangulaire touchant à l'évolution de la mémoire collective liée à cette période. D'un côté, les descendants des esclavagistes du 18e siècle (propriétaires des plantations des Caraïbes, marchands de Bristol) déclarent être très fiers des qualités de négoce de leurs ancêtres. De l'autre, la communauté noire de la ville, pense qu'il est nécessaire que les habitants reconnaissent que la situation économique des minorités noires a été engendrée, d'une certaine manière, par le silence de la ville sur ce passé trouble. L'argument concernant une hiérarchie raciale datant de la période de la traite est à la base de cette question de réécriture de l'histoire par une communauté minoritaire, tout autant que la place que ces minorités tiennent dans une société Britannique qui prône le multiculturalisme et essaie de définir ce qu'est l'identité britannique (Britishness). Les autorités locales qui furent longtemps réticentes à ouvrir un débat sur cette mémoire collective, se sont lancées dans une succession de gestes publics commme l'ouverture d'une exposition permanente consacrée à l'esclavage, ou l'inauguration du pont Pero portant le nom d'un esclave. La ville de Bristol doit-elle alors être considérée comme un exemple local de " repentance " et de " réconciliation " ? Les gestes publics concernant la mémoire collective ou les processus de remémoration ont également une portée politique. Peut-on désormais considérer que Bristol peut faire état d'une mémoire collective apaisée ?