Thèse soutenue

Les visages de la démocratie

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Éric Enrègle
Direction : Claude Polin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance en 2005
Etablissement(s) : Paris 4

Mots clés

FR

Résumé

FR  |  
EN

Il n'y a de démocratie que nationaliste ou totalitaire car c'est seulement dans ces régimes que l'homme est souverain d'une souveraineté compatible avec celle d'autrui, qu'en somme nous avons affaire à un peuple souverain. Dans un cas, l'homme désire s'identifier à la nation, et s'arrache par-là même à son désir le plus immédiat, parce qu'il comprend l'indépendance qu'il retrouve ainsi en société. Dans l'autre cas, tous désirent notamment l'égalité matérielle (même si ce n'est qu'officiellement, l'inégalité étant recherchée sous le manteau), toutes choses qui fondent un système de terreur de tous sur tous : si le pouvoir est total en démocratie totalitaire, c'est parce que chacun y est un œil du pouvoir. Parce que les hommes de la république et du libéralisme estiment avoir une nature à accomplir, ni la république ni le libéralisme ne constituent des visages de la démocratie : l'homme de la république cherche à participer à l'ordre naturel notamment en exerçant sa capacité d'objectivité ; l'homme du libéralisme en respectant le seul élément qui constitue à ses yeux une authentique valeur : l'échange. Quant à la social-démocratie, elle est une tyrannie de la majorité car, dépourvu d'énergie, l'homme social-démocrate cherche à vivre du travail d'autrui, par quoi ne peut manquer d'apparaître une coalition d'intérêts plus forte que les autres, soit concrètement majoritaire, contraignant les autres à créer de la richesse pour les entretenir.