De l'atelier de David au romantisme : les ''Primitifs'' et leur destin
Auteur / Autrice : | Simone Velter |
Direction : | Barthélémy Jobert |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire de l'art |
Date : | Soutenance en 2005 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Mots clés
Résumé
Cette étude reprend la méconnaissance française des artistes évoqués dans les Souvenirs de Delécluze et les confidences de Charles Nodier, nommés '' Primitifs ''. Elle analyse la formation à la fin du XVIIIème siècle, dans l'atelier même de David, d'un groupe de jeunes élèves rebelles à son enseignement. Ils s'inspiraient de la pureté élémentaire de l'art antérieur à Raphaël dans les primitifs du Moyen Age, dans l'abstraction linéaire de l'archaïsme des vases grecs, et dans les poèmes du barde Ossian. Méprisés par les historiens français de l'art de la période, c'est à des historiens américains qu'ils doivent une réhabilitation. Walter Friedlaender, soulignant en 1930 la valeur des idées du chef de leur secte, Maurice Quaï, fut suivi par Robert Rosenblum, en 1956, dans sa thèse The International Style of 1800, A Study in Linear abstraction, qui lui offrit les bases d'une étude remarquable publiée en 1967 et en 1989 dans une édition française : L'Art au XVIIIème siècle Transformations et Mutations. Le Professeur George Levitine, attaché à l'étude des ''Primitifs'' français avec une recherche de leurs œuvres perdues, publiait en 1978 : The dawn of Bohemianism, the Barbu rebellion and Primitivism in Neoclassical France, qui ouvrait la voie sur l'importance de leur secte. De ces jeunes peintres tombés dans un oubli absolu, nous avons dégagé huit figures clés, offrant les noms de Maurice Quaï, Lucile Franque, Paulin Duqueylar, Jean Broc, Hilaire Périé, les frères jumeaux Jean-Pierre et Joseph Franque, et Jacques-Nicolas Paillot de Montabert, mais également, à partir d'un exhaustif dépouillement d'archives, la découverte d'œuvres et la conviction qu'ils furent souvent de très bons peintres et d'excellents dessinateurs. Ainsi, au-delà de leur histoire et de celles de leurs œuvres retrouvées, leur destin de '' Primitifs '' apparaît comme une simple introduction à un sujet plus vaste couvrant le '' primitivisme français '', provoqué peut-être par la doctrine de Maurice Quaï. La recherche de pureté de l'archaïsme ne se retrouve-t-elle pas chez Ingres, pour passer à Puvis de Chavannes et arriver à Gauguin qui y mêlera la saveur des Tropiques ?