Thèse soutenue

Le pharaon, l'égyptologue et le diplomate : les égyptologues français du voyage de Champollion à la crise de Suez (1828-1956)

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Auteur / Autrice : Eric Gady
Direction : Jacques Frémeaux
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance en 2005
Etablissement(s) : Paris 4

Résumé

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Parce que l'expédition de Bonaparte redécouvrit l'Égypte ancienne, que Champollion fut le premier Occidental à déchiffrer les hiéroglyphes et que Mariette fonda le Service égyptien des Antiquités, les Français voulurent ou crurent posséder, sinon un monopole, du moins la première place dans l'égyptologie. Pendant des décennies, la République française défendit souvent avec vigueur ses savants en Égypte, de manière financière, par la création de l'IFAO, comme de manière diplomatique, notamment en réservant la direction du Service à l'un de ses nationaux lors de l'accord de l'Entente Cordiale. Une véritable diplomatie culturelle se mit progressivement en place afin de sauvegarder cet héritage égyptologique, d'abord face aux Britanniques, puis, après 1922, face aux Égyptiens désireux de conquérir leur passé. Cette action s'inscrit directement dans le cadre d'une politique impérialiste : les Français qui, après 1882, se sentirent frustrés de voir leurs rivaux britanniques contrôler l'Égypte contemporaine, transférèrent leurs prétentions sur l'Égypte antique. Maintenir une présence scientifique permettait de conserver l'influence française sur les bords du Nil. C'est donc la notion d'impérialisme scientifique que cette thèse entend présenter.