Du corps à l'image : le rôle du médium dans l'Actionnisme Viennois
Auteur / Autrice : | Matthias Schäfer |
Direction : | Bruno Foucart |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire de l'art |
Date : | Soutenance en 2005 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Dans la perspective de dépasser l'Art Informel et de vaincre l'Expressionnisme Abstrait, les Actionnistes viennois Günter Brus, Otto Muehl, Hermann Nitsch et Rudolf Schwarzkogler ont placé la réalité au cœur de leurs préoccupations. Le corps – médium du réel - est le matériau le plus important de leurs actions, car il illustre le plus clairement cette matérialisation. Cette dernière est activée au moment même de l'action, exerçant une influence sur la conscience du public. Ce nouveau procédé de création, où l'artiste ne produit plus d'objet, est à l'origine d'un vide pictural. Pour qu'il reste malgré tout une trace de leurs actions, les artistes eurent recours à des enregistrements photographiques et filmiques. Ce recours pose question : comment un enregistrement peut-il traduire l'authenticité de l'expérience, puisque ici, une réalité n'est pas représentée, mais l'autoprésentation de l'artiste est elle-même une ‘réalité directe' ? Se pencher sur l'Actionnisme Viennois, c'est se confronter à une problématique essentielle, celle de la place du médium dans l'art contemporain. Ce médium est à la fois matériau, un moyen permettant la réalisation d'un but. Il est aussi les médias, une mémoire, un outil restituant des informations. L'Actionnisme Viennois eut recours à ces deux types de médiums. Dans le premier cas, le médium est utilisé comme garant de l'authenticité d'une expérience par nature éphémère. Dans le second, il garantit l'accession de l'œuvre à l'éternité. L'usage contradictoire de ces types de matériaux fait de l'Actionnisme Viennois l'un des mouvements les plus paradoxaux de l'Histoire de l'Art contemporain, donc l'un des plus riches.