Ressorts de la fiction et stratégies génériques dans l'oeuvre romanesque d'Amin Maalouf : pour une poétique du roman arabe francophone
Auteur / Autrice : | Abdallah Ouali Alami |
Direction : | Dominique Combe |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature et civilisation françaises |
Date : | Soutenance en 2005 |
Etablissement(s) : | Paris 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Littérature française et comparée (Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Centre de recherche Écritures de la modernité (littérature et sciences humaines) (Paris ; ....-2014) |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Ce travail emprunte à la poétique, à l'esthétique et à la stylistique pour décrire le projet romanesque francophone d'Amin Maalouf, et pour en dégager les spécificités au regard des traditions narratives occidentales et arabes. L'ensemble des récits de l'auteur publiés à ce jour est examiné : Léon l'Africain, Samarcande, Les Jardins de Lumière, Le Premier siècle après Béatrice, Les Echelles du Levant, Le Rocher de Tanios, Le Périple de Baldassare, Origines et Les Croisades vues par les Arabes. Un sort est aussi réservé au livret d'opéra L'Amour de loin. Une évolution se dessine dans l'œuvre de Maalouf : le roman affiche de manière croissante sa fictionalité, désignant par là une crise représentationnelle du discours factuel qui prétend cerner la réalité en cernant les événements, mais aussi une crise de la représentativité du réel. Le mode narratif fictionnel, lui, fort de sa proximité avec le mode de signifiance métaphorique, peut tenter de rendre compte de ce réel. Les choix génériques accompagnent la revendication de fictionnalité. A l'instar d'autres écrivains contemporains, Maalouf cultive un intérêt particulier pour les genres romanesques populaires du XIXe siècle, définis entre autres traits par l'hyperfictivité. Cet intérêt répond à une logique de réécriture qui trouve son terme dans l'hybridation puis dans les manipulations génériques, dans le dessein ludique de brouiller les repères. Au-delà de la mise en crise des attitudes " réalistes ", il s'agit d'une part de reformuler certains principes de littérarité, et d'autre part de substituer une poétique de l'impur à l'idéologie de la pureté. Le texte qui porte ce renouveau est soucieux de mettre en scène sa propre fragilité, et ne recule pas devant le risque de marginalité. Le choix de la langue française en est un support.