L'objet de l'intériorité : de l'expression à l'annexion, le déplacement d'une pratique artistique
Auteur / Autrice : | Anne-Valérie Gasc |
Direction : | Richard Conte |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Arts plastiques et sciences de l'art |
Date : | Soutenance en 2005 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
À travers une pratique offensive de l'art, qui verra tour à tour des objets engloutir leurs usagers, des bataillons d'habitants mettre à sac leurs demeures, des spectateurs aveuglés par le lieu d'exposition, des espaces publics confisqués, des monuments historiques incendiés, des ascenseurs assiégés et des frontières urbaines sapées, nous examinerons en quoi l'expression d'un point de vue porté par l'artiste sur le monde induit un déplacement continuel de son œuvre. Parce qu'il sera question de la prise de position du sujet par rapport à son environnement quotidien comme d'un ajustement du regard, l'oeuvre d'art sera considérée, dans le cadre de cette thèse, sous l'égide d'une spatialité paradoxale: '' objet de l'intériorité '', elle témoignerait en effet d'une coïncidence entre intériorité et extériorité. Elle déterminerait ainsi le champ d'une ''troisième aire'' selon la terminologie de Winnicott, c'est-à-dire d'une aire intermédiaire d'expérience qui ferait fi des frontières usuellement établies entre l'intérieur et l'extérieur. De ce fait, chaque œuvre d'art gonflerait notre perception du monde d'une dimension supplémentaire, donnant ainsi du souffle au réel. Dès lors, c'est grâce à un regard pneumatique, qui, à l'instar d'un appareil optique, oscille en permanence entre un mouvement centripète, une inspiration, et un mouvement centrifuge, une expiration, que se donnera à penser 1''' être-là'' de l'artiste aujourd'hui.