Auteur / Autrice : | Sophie Caillon |
Direction : | Jean-Paul Lescure |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Géographie |
Date : | Soutenance en 2005 |
Etablissement(s) : | Orléans |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
La diversité variétale du cocotier et du taro identifiée dans un village isolé au Vanuatu, à l'aide d'outils empruntés à l'agronomie, l'anthropologie, la génétique et la géographie, suggère que sa valorisation, aussi bien du point de vue des représentations locales que des sciences, dépend des formes de socialisation des plantes façonnées par leur biologie et leur histoire, comme des finalités recherchées : protéger une diversité culturelle, une variabilité phénotypique, un potentiel d'évolution ou la mémoire d'un lieu par les liens aux ancêtres. Les exemples opposés du taro (objet socialement valorisé, cultivé dans un espace hérité des ancêtres, et marqué par une importante diversité culturelle et une base génétique étroite) et du cocotier (objet socialement valorisé, planté dans un espace hérité "des Blancs", et génétiquement riche malgré peu de catégories nommées), montrent que les mêmes agriculteurs constituent une société qui valorise ses savoirs naturalistes locaux au travers de la gestion des taros, tout en s'investissant dans une économie de marché en intensifiant la culture du cocotier. Cette thèse montre que l'intégration des diversités biologique et culturelle au sein du concept de biodiversité peut amener à des contradictions si les savoirs, réduits au rang de recettes, sont abstraits de leur cadre cognitif et socioculturel. En interrogeant la faisabilité de politiques de conversation in situ et de sélection participative, elle souligne qu'une approche interdisciplinaire s'impose pour optimiser l'efficacité et la conciliation des programmes de conservation et de développement auprès des populations désormais confrontées à des processus de globalisation.